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Point Macro de CMF 4 janvier 2021 !

Bonjour, voici un bon résumé de 2020 et des perspectives 2021 fait par un de nos partenaires CMF.

2020 :  la folle année des marchés financiers

Bulle ou pas Bulle ?

L’afflux de liquidités distribuées en 2020 se déverse sur les marchés financiers. Et naturellement, il crée des bulles, notamment sur les valeurs technologiques. Le Nasdaq : +45% sur l’année. Apple et Amazon : +80%. Le Bitcoin : +290%. Zoom : +400%. Tesla : +700%. Mais toutes ses bulles ne vont pas éclater dans les prochains mois. Elles peuvent encore gonfler pendant très longtemps, surtout tant que les liquidités coulent à flots.

Accélérateur de tendances

La crise sanitaire et économique n’a pas touché toutes les sociétés de la même façon. Certaines en ont même profité ; la crise du Covid-19 a joué le rôle d’accélérateur phénoménal de tendances. L’automatisation, la robotisation, les biotechs et les technologies en général, avec l’avènement à marche forcée du télétravail, et des achats en ligne notamment. Tous ces secteurs ont été fortement plébiscités en 2020. Et la crise est darwinienne : les plus faibles disparaissent, les plus forts ressortent encore plus forts.

FED et « TINA »

L’autre élément déterminant, c’est la liquidité, les milliards de dollars injectés par la Fed et les banques centrales pour soutenir l’économie grippée par la crise sanitaire. Une part de ces liquidités soutient l’économie. Mais l’autre part, la plus grande part, est réinvestie sur les marchés financiers. Sur des actions car les autres placements ne rapportent rien (TINA : there is no alternative).

Main Street contre Wall Street

Le décalage entre la conjoncture et le niveau des indices boursiers est un classique. Les investisseurs achètent souvent la bonne nouvelle future, ce qui explique souvent cette déconnexion entre l’économie réelle et le prix des actions. C’est encore plus vrai en 2020. Comme dans beaucoup de pays, l’année 2020 a été désastreuse aux États-Unis. Plus de 300 000 décès du Covid-19. Une chute de 30% du PIB au T2. Une reprise au second semestre stoppée nette par la seconde vague. Pendant ce temps, Wall Street a affiché une forme éblouissante, avec une nouvelle année record.

2021 : les thèmes clés

Vous trouverez ci-dessous quelques pistes de réflexion :

1.            Monde post-Covid : une reprise à plusieurs vitesses

a.            L’inflation va-t-elle finalement ressurgir ?

Les économistes opposent des opinions très divergentes sur le sujet. L’inflation a probablement atteint un plancher, et pour certains, malgré la reprise, elle devrait restée modérée, en-deçà de la cible de 2% de la BCE. En effet, l’argent injecté dans l’économie n’a pas alimenté la demande. La hausse du chômage potentielle à venir ne va pas inverser la tendance, avec très vraisemblablement une préférence pour l’épargne… Pour d’autres, la vaccination de masse et la lutte contre le virus entraînant une reprise cyclique dans les secteurs des loisirs, de l’hôtellerie et des voyages, les prix de l’énergie pourraient augmenter en 2021. Une nouvelle série de mesures de relance budgétaire, une politique monétaire assouplie, la vaccination et la réouverture des secteurs entraîneront une accélération de l’inflation globale en 2021.

b.            Les cicatrices du Covid :

Croissance potentielle plus faible, faillites d’entreprise, zombification de l’économie ?

c.            Les incertitudes :

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le rebond économique n’est pas sans risque pour les marchés, surtout s’il est plus marqué qu’anticipé. Un tel scénario devrait assez rapidement poser la question de l’arrêt voire du retrait des mesures exceptionnelles de soutien budgétaire et monétaire.

d.  Quel impact sur l’économie du soutien de l’Union Européenne ?

Après des négociations tumultueuses, les 27 pays membres se sont mis d’accord le 21 juillet sur un plan de relance 750Mds, le « Next Generation EU Initiative », le plus vaste train de mesures de relance jamais lancé.

e. Les paramètres invariants : QE infini et fuite vers les actifs risqués => comment jouer le rebond de l’activité ?

2021 devrait être favorable aux actifs risqués. L’arrivée de vaccins efficaces, le rebond macro, une faible inflation qui va permettre aux banques centrales de rester très accommodantes, ainsi que le soutien budgétaire continu des gouvernements sont dans l’ensemble très favorable aux actifs à risque, du moins pour la première partie de 2021. Les phases de reprise, la faiblesse généralisée des taux d’intérêts et l’abondante liquidité sont en effet de puissants facteurs haussiers, même si les cicatrices à long terme de la pandémie rendront probablement cette reprise unique. Les mesures de « stop & go » pèseront moins sur les marchés, car les investisseurs regardent au-delà.   

Si le pari est assez consensuel sur les actions en 2021, il n’en va pas de même pour les marchés et les secteurs/styles à privilégier.  

Avis favorable sur les actions de type « value/cycliques » début 2021 : malgré la hausse de novembre, les secteurs « value » restent très décotés par rapport aux secteurs de croissance, en particulier en Europe.  

f.  Allocation vers la qualité

La pandémie laissera de nombreuses cicatrices dont le niveau d’endettement des entreprises et la baisse de la croissance potentielle. Le style « qualité/croissance » devrait donc rester une allocation de base pour 2021. Parmi celles-ci certains économistes imaginent que les valeurs Tech américaines pourraient rester un « must » avec des revenus stables et importants, et des bilans sains et des caractéristiques défensives.  

g.  Après le Brexit :

Quelles relations désormais entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne ?

h.  2021 : année de croissance de la Chine, plus rapide que le reste du monde ?

A la fois en raison d’un confinement plus efficace et d’une réponse budgétaire et monétaire plus importante. En outre, la spécialisation sectorielle de bon nombre de ces pays a contribué à accroître les exportations pendant la crise, tant dans les secteurs de la Tech, de l’électronique ou du matériel médical. Le reste du monde va-t-il suivre la Chine dans le rebond ?

i. Les doutes sur la soutenabilité de la dette souveraine vont-ils se manifester ?

Une augmentation de la dette publique : les positions budgétaires ont subi de fortes distorsions dans les pays développés, l’activité économique ayant chuté, et les gouvernements ayant fait un usage agressif de la politique budgétaire pour stabiliser l’activité. En conséquent, la dette publique a fait un bon, augmentant d’env.20%. Dans le même temps, les taux d’intérêts ont baissé tout au long de l’année 2021, atteignant des niveaux historiquement bas dans de nombreux cas.

2.            Les stigmates de la crise

Qualité de crédit : avons-nous atteint le point bas ?

La qualité de crédit a touché un point bas à l’été 2020. Après un pic de défauts attendus d’ici mars 2021, la tendance sera progressivement orientée à la baisse.

3.            Qui sont les gagnants et les perdants ? 2021 : le début de nouvelles tendances ?

Rotation sectorielle : le secteur Tech est-il survalorisé ?

Les niveaux de valorisation du secteur Tech ont atteint des plus hauts historiques, ce qui est parfois difficile à justifier – du moins sur le prisme des méthodes traditionnelles fondamentales. Va-t-on assister l’an prochain à la fin de l’ère « .com2.0 » ou les choses seront-elles différentes cette fois ? Les gouvernements encouragent également cette accélération digitale afin d’améliorer la résilience de l’économie dans un monde post-Covid : vaccin ou non, récession ou non, la tendance n’est pas prête de s’inverser. Est-elle durable ? Pour le moment, certainement…

Logistique : une attractivité XXL

Les épisodes successifs de confinements ont accéléré les changements de comportements de consommation (e-commerce) et de travail (télétravail), qui ont prouvé l’importance de la logistique et confirmé la nécessité pour les opérateurs de réorganiser leur « supply chain ».   

4. États-Unis : un nouveau départ

Impacts de la présidence Biden

La grande inconnue à court terme concerne néanmoins la politique intérieure américaine avec l’élection sénatoriale en Géorgie le 5 janvier. Le risque est que les démocrates emportent les 2 sièges de ce scrutin, ce qui permettrait à Biden de contrôler le Congrès (Sénat & Chambre des représentants) et de mettre en œuvre sa politique notamment fiscale (hausse des impôts sur les sociétés). Ce pourrait être un coup dur pour les marchés US, notamment pour les secteurs ayant le plus bénéficié des baisses d’impôts accordées par Trump, dont la Tech. Le secteur serait particulièrement fragilisé puisque Biden envisage également, dans son programme, une plus grande régulation des valeurs internet.  

Dans l’agenda, le premier rendez-vous 2021 sera donc cette date du 5 janvier, date de l’élection des deux sénateurs de Géorgie qui feront basculer ou non la majorité au Sénat.