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A quand la chute ?

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A quand la chute?

Compte tenu de l’incapacité de l’État français à se réformer, à diminuer ses dépenses , nous pouvons tous nous poser la question : « où va t’on ? ».

Un constat
Comment, par exemple, la Cour des Comptes a t’elle pu écrire à propos de la réforme de l’assurance-chômage en 2008 : « la phase finale des négociations s’est tenue après le déclenchement de la crise financière…Pour autant, les orientations de la réforme n’ont pas été modifiées…Aujourd’hui les conditions de financement apparaissent de plus en plus fragiles, tandis que les mesures ne sont pas de nature à enrayer la progression du chômage ».
En effet, le chômage est au plus haut. Le triste record de 1997 a été battu; le déficit de l’assurance chômage s’apprête à être multiplié par deux en un an pour atteindre la somme astronomique de cinq milliards d’euros, soit 300 000 années de salaire au SMIC.
La dette publique bat, elle aussi tous les records. Elle a franchi la barre symbolique des 90% du PIB.
En 2013, les impôts et prélèvements obligatoires sont devenus en France les plus hauts de la zone euro. Avec 46.5% de prélèvements obligatoires, les Français sont sur la deuxième marche du podium des peuples les plus imposés au monde, juste après le Danemark. La tranche d’imposition à 75% a surpris le monde entier (sauf peut-être la Corée du Nord et Cuba).
Les entreprises françaises ont les marges les plus faibles d’Europe, 10% en dessous de la moyenne de la zone euro, et leurs carnets de commandes se vident, voir sont vides…
Les collectivités locales, dont les charges explosent et les recettes fondent, sont aux abois.
Telles sont déjà les conséquences d’une inertie dramatique et généralisée. Malgré un remède de cheval, 64 milliard d’euros d’impôts supplémentaires sur ces trois dernières années, les finances publiques continuent à se détériorer…

Comment en est on arrivé là ?
Il y a aujourd’hui trop de liquidité dans le système monétaire.
Nous avons multiplié par six en dix ans la masse monétaire en circulation, alors que les échanges mondiaux sur la même période n’a été multiplié que par deux.
D’où vient cet argent ? Comme je vous l’écrivais lors d’un précédent article sur l’inflation, ce sont les banques centrales qui émettent des billets à tour de bras afin de financer les déficits abyssaux de nos états. Les Banques Centrales font marcher la planche à billet. Cela permet aux dits états de ne pas faire les réformes essentielles. Ainsi les dettes ont gonflé sans que leur coût n’incite à équilibrer nos comptes publics. Lorsque les dettes sont devenues problématiques, les banques centrales se sont mises à émettre encore plus d’argent pour sauver leurs États au bord de la faillite. La BCE, en 2011, a racheté 1 000 milliard d’euros de dettes publiques de la zone euro.
L’argent crée depuis 10 ans ne correspond pas à de la création de valeur par l’économie mondiale. En fait, il ne correspond à rien.
La dette de la France a augmenté de 50% depuis le début de la crise. Mais ces 600 milliards d’euros de nouvelles dettes ne correspondent à aucun investissement, rien qui nous permettra à l’avenir de dégager des excédents pour rembourser notre dette. Nous avons consommé cet argent en redistribution, aides sociales et administration publique pléthorique.

Or il nous faudra bien un jour solder cette dette :
– soit en l’annulant et flouant nos créanciers;
– soit en la diluant dans de l’inflation, ce qui revient au même;
– soit en la payant au prix d’immenses efforts de la part de l’État et d’une réorganisation drastique de la redistribution.
– soit, et c’est la solution la plus simple, en piochant dans l’épargne financière des Français pour rembourser immédiatement. (cela ne vous rappelle pas une certaine île commençant par un C…).
Ce n’est plus l’euro qui garantit votre épargne, c’est votre épargne qui garantit l’euro.
L’État Français a le droit depuis un article de la nouvelle loi de finance 2013 d’annuler, légalement et simplement, tout ou partie de sa dette…au nez et à la barbe de ses créanciers, dont nous faisons partie. Et oui, vos placements en fonds euros que nous avons tous fait à un moment ou à un autre désirant de la sécurité , sont principalement sur des obligations d’États européens, et surtout français. La sécurité n’est pas toujours là où nous le pensons.

Les solutions pour nous

Alors que faire pour nos économies contre le risque de non remboursement des emprunts d’État, contre une probable hyper inflation ? Afin de mettre nos patrimoines à l’abri ?
Investissez dans du concret !

1) désinvestir des fonds euros (assurance vie). Cela ne veut pas dire qu’il faille arrêter votre assurance vie. Il faut demander d’arbitrer vos fonds euros vers ce qui est ci-dessous. Comme déjà étudié ensemble lors de précédents articles dans le même illustre journal (vous pouvez les retrouver sur mon site). Les fonds euros sont composés à environ 80% d’obligation du trésor français ou européens.
2) investir sur des fonds obligataires et actions des pays émergents
3) investir sur des titres de sociétés, donc du marché actions. Les sociétés continueront à produire.
4) reprendre de l’or physique, il a bien baissé depuis avril
5) acheter de l’immobilier en direct bien placé à crédit à taux fixe sur du long terme

Nous sommes aujourd’hui sur des territoires inconnus par les sommes qui sont en jeu (la masse extraordinaire des liquidités engendrées par les banques centrales), et par les interactions mondiales (souvenez vous de la crise asiatique, et des subprimes américains).
Croire que l’on peut créer de la monnaie sans la contrepartie d’une augmentation de la richesse produite (valeur ajoutée), et cela jusqu’à la fin des temps, c’est se mettre le doigt dans l’œil.
L’éclatement de cette bulle arrivera quand, je ne sais malheureusement pas, mais elle arrivera. Car depuis 30 ans aucun gouvernement n’a réformé la France de peur d’avoir le peuple dans la rue. Rappelons nous la phrase de Winston Churchill à Chamberlain revenant de la conférence de Munich « Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre. » Dans notre cas, le gouvernement désirant la paix sociale au mépris des réformes, aura les réformes contraintes et forcées par les marchés, et, la guerre sociale.

A bientôt.