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La Retraite , les retraites, ou la Bérézina…

Les taux de replacements à la retraite diffèrent très significativement selon le statut social de la personne concernée et surtout son profil de carrière. Notre système de retraite n’est ni juste ni équitable, mais le fruit de l’histoire que nos politiques n’ont pas eu le courage d’harmoniser.
Quand on envisage sa future retraite, il convient d’abord d’opérer la distinction entre le régime de base et les régimes complémentaires. Ainsi, pour un cadre supérieur qui partirait avec une (belle) retraite de 80.000 €, le sujet principal c’est l’AGIRC. En effet, la retraite de base ne va peser qu’environ 16.000 € par an. Imaginons qu’une prochaine réforme dégrade ce chiffre de 20 %. La perte mensuelle serait de 267 €, avant taxation. Cela resterait supportable…
Le vrai enjeu, ce sera l’AGIRC, dont le montant avoisinera les 60.000 €. A ce jour, nous ne savons pas comment nous allons résoudre sa situation alarmante. Les derniers comptes publiés par l’AGIRC, au titre de 2012, indiquent une perte technique de 3,5 Mds d’euros pour 17,5 Mds de cotisations des entreprises. Les mécanismes de solidarité et les produits des réserves atténuent ensuite la perte. Il n’empêche, à ce rythme, en 2017, les réserves qui sont d’encore plus de 6 Mds seront épuisées. Ce problème majeur est traité par un silence assourdissant.
Vous devez raisonnez pour votre retraite en flux. Combien allez-vous toucher en revenu provenant de différentes sources ? Retraite obligatoire, retraite par capitalisation, immobilier d’investissement et patrimoine global (assurance vie et autres). D’abord en raison de l’allongement de l’espérance de vie. A 60 ans, un couple dispose encore d’une espérance de vie statistique de près de 30 ans. Il doit affronter un risque réel : survivre à son argent. Risque augmenté par les incertitudes pesant sur les taux de remplacement qu’offriront les régimes de retraite par répartition.
Pour vous aider, le conseil devra chercher à anticiper les revenus futurs, selon différentes hypothèses de trajectoires professionnelles et de dégradation du rendement des régimes légaux. Puis il élaborera avec son client un dispositif personnalisé de préparation de la retraite, en combinant trois dimensions :
– le choix du statut professionnel et du mode de rémunération qui en découle, (lorsque vous êtes non salarié)
– l’utilisation des enveloppes d’épargne retraite, socialement et/ou fiscalement avantagées par le législateur et adaptées à la situation particulière envisagée,
– et enfin la mesure du patrimoine de rendement qu’il conviendra de réserver, pour financer le complément de revenu qui s’avérera nécessaire à la retraite.
Au moment du départ en retraite, l’intervention du spécialiste de la liquidation des droits, qui vérifiera la justesse des calculs de pension opérés par les régimes de retraite du client.
Bien avant le départ en retraite, l’intervention du conseil en stratégie retraite. Il n’a pas vocation à être incollable sur les règles de liquidation du moment ; elles ont le temps de changer, plusieurs fois sans doute, avant le départ en retraite du client. Il doit par contre apporter une véritable valeur ajoutée pour élaborer une stratégie de préparation de la retraite, économiquement cohérente et fiscalement optimisée.
Bonne réflexion.
Et que la force soit avec vous.