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Point Macro 6 novembre 2018

Les marchés boursiers occidentaux ont reculé de plus de 10% depuis la fin du mois de septembre. Les raisons couramment invoquées sont la hausse des taux d’intérêt américains, le rejet du budget italien et la crainte d’un ralentissement mondial en raison des tensions commerciales sino-américaines. La dernière raison nous semble être la principale, car les incertitudes sur la croissance dues au net ralentissement des échanges dans le monde ont une portée considérable.

La phase de croissance économique et de hausse boursière de ce cycle a en effet été particulièrement longue et la question de son retournement se pose à tous les investisseurs qui en ont profité et qui préféreraient ne pas se faire prendre dans la prochaine baisse.

Un marché haussier ne meurt pas de vieillesse mais pour des raisons précises et invariables : survalorisation, récession en gestation ou choc d’angoisse. L’idée de survalorisation semble incongrue. Valeurs de croissance mises à part, il n’y a pas de survalorisation instantanée. Même aux Etats-Unis, la prime de risque – autour de 3% – reste suffisante. En revanche, la question du ralentissement économique et celle de la hausse de l’aversion au risque se posent avec acuité.

Les taux américains sont encore bien trop bas pour avoir un effet de frein économique aux Etats-Unis et les pays émergents déstabilisés ont avant tout des vulnérabilités qui leur sont propres. Nous avons régulièrement théorisé que si le cycle économique devait caler sur une hausse des taux américains ce ne serait probablement pas avant d’avoir des taux à court terme à plus de 3%. Nous n’y sommes donc pas encore.

En revanche, le bras de fer commercial mondial initié par Donald Trump a des effets déjà perceptibles : ralentissement des échanges, perturbations des chaines d’approvisionnement et… attentisme des chefs d’entreprise.

L’objectif de la Maison Blanche est clair : mettre fin aux pratiques commerciales iniques de la Chine au premier rang desquelles l’accès restreint à certains marchés clés, la mauvaise protection des brevets et les transferts forcés de technologie. C’est un sujet de contentieux majeur entre la Chine et les pays occidentaux.

L’Europe ne conteste d’ailleurs pas la démarche américaine car son avenir économique en dépend.

Il ne nous parait pas exagéré d’écrire que la prolongation du cycle économique mondial dépend de cette négociation et de sa durée. Si elle est courte, le cycle économique et financier peut reprendre, la hausse des taux américains se poursuivra et le cycle calera mais plus tard. Si les tensions commerciales persistent, Donald Trump taxera vraisemblablement toutes les importations chinoises à 25%, provoquera des perturbations importantes dans les circuits d’approvisionnement des entreprises qui devront se réorganiser pour limiter la baisse des marges et assurer le bon fonctionnement de leur « supply chain ». La Chine ripostera à sa façon…

PEJ

Ethis-invest.fr